Quand les lycéens prenaient la parole
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En Mai 68, les étudiants, les professeurs, les ouvriers ne sont pas les seuls à participer au mouvement social : les lycéens aussi.
Le "mouvement lycéen" né quelques mois plus tôt dans les premiers CAL (comités d’action lycéens) prend toute sa place. C’est une nouveauté totale. Dans plusieurs centaines de lycées s’organisent, dans une grande diversité, des groupements qui prennent tous le nom de CAL. Dans beaucoup d’établissements occupés, les lycéens participent aux débats dans des commissions, parfois avec leurs professeurs, pour rédiger des cahiers de revendications.
Durant les années qui suivent, le mouvement prend de l’ampleur dans la rue et dans la grève, en se politisant de plus en plus. En 1971 est inventée la "coordination" qui obtient la libération de Gilles Guiot. En 1973, les lycéens sont en lutte contre la réforme des sursis militaires ; on les retrouve dans les comités de soldats et sur le Larzac.
Puis les revendications anti-autoritaires laissent place à des préoccupations plus syndicales : contre les réformes Fontanet puis Haby. L’esprit de mai s’éloigne. C’est un autre mouvement lycéen qui prend forme.
Les auteurs, Robi Morder et Didier Leschi, ont été des élèves engagés, le premier de 1968 à 1974, le second de 1972 à 1981, séparément puis ensemble dans l’extrême-gauche. Ce qui ne les disqualifie pas pour analyser ce mouvement à partir d’archives et de témoignages patiemment rassemblés. Ils sont également conscients que l’UNCAL, les jeunes de l’AJS, de la JEC, les lycéens des villes moyennes ou petites sont peu présents dans leur étude, en raison de la quasi-inexistence d’archives et d’études.
Ce livre se présente donc comme l’ouverture d’un chantier et l’invitation à un partage d’une histoire vivante de la jeunesse.
Visitez le site du CME et du GERME : www.citedesmemoiresetudiantes.org/