Rappel du congrès de Poitiers tenu 52 ans plus tôt dans l’académie en mars 1972.
Le nouveau SNES classique, moderne et technique, unifié en 1966, dirigé depuis 1967 par le courant Unité et Action a passé l’épreuve de 68. La syndicalisation a progressé aussi vite que l’explosion scolaire, passant de 52 100 adhérents en 1966-67 à 81 400 en 1971-72.
UA, maintenant majoritaire dans tous les syndicats enseignants du second degré de la FEN – sauf le SNETAA –, dans le SNESup et 30 sections départementales du SNI, s’organise au niveau fédéral (création de sa revue) et se présente, avec 33% des mandats au congrès de 1971, comme un modèle syndical alternatif.
La donne politique se trouve aussi changée, sur fond de crise du capitalisme à l’échelle mondiale révélée bientôt par la crise monétaire et pétrolière. La révolution n’a pas eu lieu mais les organisations d’extrême gauche n’ont pas abandonné.
Si l’unité d’action syndicale CGT-CFDT se ressource, l’unité de la gauche politique n’est pas encore réalisée, le programme commun de gouvernement PCF-PS qu’UA appelle de ses voeux, ne sera signé qu’en juillet.
Ces années marquent également un tournant dans l’histoire du système éducatif et plus largement de la société française, en partie révélé par les « événements » de 1968.
Le modèle de l’État-providence est remis en cause, le néo-libéralisme moderne s’efforce de délivrer une nouvelle version du contrat social, dans lequel le système éducatif doit jouer un rôle déterminant pour s’adapter à la compétition industrielle. Du même coup, le pouvoir a la volonté de redéfinir les structures du
second degré, ses contenus et partant la fonction enseignante.
À l’ensemble de ces enjeux, les deux thèmes du congrès (Les établissements du second degré comme lieux d’éducation, La revalorisation de la fonction enseignante) tentent donc d’apporter des réponses théoriques et pratiques, qui restent des piliers de notre syndicalisme.