PDR n° 43 : L’invention de la Loi Haby
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Le stage de formation syndicale des 27 et 28 mai 2020 devait comporter une demie-journée consacrée à la réforme Haby.
La question devait être introduite par Hervé le Fiblec, l’historien invité devait être Laurent Guttierez, le militant témoin Alain Dalançon.
Pour raison de pandémie, seul le PDR spécial rédigé par Hervé Le Fiblec, avec une interview d’A. Dalançon, a pu être bouclé. Faites-le connaître.
La loi Haby du 11 juillet 1975 supprime la distinction entre CES et CEG qui deviennent tous des collèges. Elle met fin à l’organisation de la scolarité en filières ». Ces mots publiés récemment sur un site officiel, témoignent de l’image que cette loi, souvent confondue avec l’ensemble des réformes menées par René Haby, garde aujourd’hui dans la mémoire collective.
Si elle donne une existence définitive à l’« école moyenne », déjà prévue dans la création des collèges d’enseignement secondaire de la réforme Capelle-Fouchet de 1963, elle est loin, dans la brièveté de ses 22 articles, d’être la réforme complète des « formations primaire et secondaire » de la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, que René Haby ambitionnait de mettre en place, sans forcément en avoir précisément en tête tous les objectifs et contours.
Elle a en revanche beaucoup à voir avec la volonté de Valéry Giscard d’Estaing d’engager la France, et son système éducatif, dans la voie de réformes libérales, présentées comme modernes, et plus globalement, avec la récupération de la rhétorique réformatrice par une droite qui n’est plus seulement conservatrice, mais qui entend trans-former la société, sans en modifier les fondements, afin de répondre à la réduction des taux de profits du capital, accentuée par les crises pétrolières des années 1970.