Raphaël SZANJFELD (1936-2024)
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Raphaël Szanjfeld(1936-2024) vient de décéder à l’âge de 88 ans. Avec lui disparaît une figure du syndicalisme enseignant de transformation sociale. Nous étions nombreux à avoir de l’amitié pour lui et beaucoup de respect. il était membre fondateur de l’Irhses. Sa biographie a été publiée dans le Maitron : https://maitron.fr/spip.php?article173365. Il avait donné son corps à la science.
Raphaël était fils d’immigrés juifs polonais nullement pratiquants, venus travailler en France, et fut un « enfant caché » pendant l’Occupation. Il dut interrompre ses études secondaires après la 1ère partie du bac, suite au décès de son père, et devint ouvrier métallurgiste aux usines Panhard et militant de la CGT et du PCF.
Victime de la répression antisyndicale patronale, il devint instituteur suppléant éventuel dans un village perdu des Alpes…
Puis il gravit les marches de l’enseignement en faisant des études supérieures de mathématiques pour devenir PEGC en Seine-Saint-Denis. Dans ce nouveau département il milita au SNI-PEG, alors premier syndicat de la FEN. Succédant à Alfred Sorel en 1986 à la responsabilité de porte-parole du courant Unité et Action au ni-veau fédéral, il lui a imprimé une dynamique nouvelle dans deux domaines. Il appuya le mouvement d’autonomisation du courant à l’égard du PCF et, en mathématicien scrupuleux, il poussa à la rigueur dans la formulation des revendications.
Raphaël Szanjfeld fut un des principaux animateurs d’un Comité national de liaison unitaire en 1992, et ensuite de la fondation de la FSU. De 1994 à 1996, il fut membre du BFN de la FSU, au titre d’U-A, chargé de la formation syndicale et de la documentation. Retraité à la fin de l’année 1996, il continua à assumer cette responsabilité jusqu’au congrès de 2001.
Actif depuis la création du centre de recherches de la FSU, il coordonna l’édition en 2008 des Actes du colloque sur la naissance de la FSU tenu en décembre 2006 à Paris. Il rédigea ensuite le tome 1 de l’Histoire de la FSU. Une percée flamboyante (1993-1997)
Parmi les témoignages :
François Blanchard : J’ai connu Raph quand il a dû brusquement remplacer Gallepe à la FEN 93.
On connait ses responsabilités et ses remarquables apports syndicaux partout où l’on a fait appel à lui. Chapeau.
De 8 ans son aîné, je ressens sa mort avec une émotion particulière en raison de sa personnalité et de sa trajectoire de vie.
Raph était un homme vrai, modeste, sincère, ouvert aux autres, qu’ils partagent ses positions ou non. Il n’avait aucune animosité.
Sa vie d’enfant d’immigrés, d’écolier, d’apprenti, d’ouvrier, de parent, d’enseignant l’a préparé à ressentir les difficultés des autres, à formuler des revendications justes et à les défendre aussi calmement que fermement. Et il avait une puissance de travail qui m’a toujours impressionné.
J’espère qu’il est parti serein et que la douleur de sa famille en est un peu apaisée.
Monique Vuaillat : Je suis très très triste. Raphaël a joué en effet un très grand rôle dans le sni et unité et action ce qui a contribue a la naissance d’une nouvelle fédération la fsu et à tous ses combats et ses avancées. Il était en même temps un militant toujours très présents sur le terrain et à l’écoute des syndiqués et tout autant soucieux de rassembler et de Federer toutes les catégories de personnels enseignants et administratifs ...
Amitiés et soutien à sa famille.
Louis Weber : J’ai bien connu et beaucoup côtoyé Raf à la Fsu au cours des premières années d’existence de la fédération. Nous n’étions pas nombreux en effet rue de Metz, les tâches des syndicats nationaux absorbant beaucoup d’énergies. Je me souviens des anecdotes que nous racontions à propos de nos visites à Eurodisney (obligations de grands-pères !), ce qui n’était pas bien vu par les militants Unité Action plus jeunes, encore marqués par la lutte non aboutie contre l’implantation du géant américain du loisir en Île de France. C’est bien loin tout ça. Adieu Raphaël et mes condoléances à ton épouse et à ta famille.
Robert Hisrsch : J’ai informé les camarades de l’Ecole émancipée, qui, bien sûr, se joignent aux hommages à ce militant que nous avons connu et qui a joué un rôle important dans la construction de notre syndicalisme. Un symbole aussi d’un temps qui s’éloigne.
Jean-Paul Beauquier : Une génération s’efface peu à peu et ce fut une génération de constructeurs et de fidèles. A garder en mémoire.
Yves Baunay : Le premier souvenir est une conversation amicale où il me parle de son expérience de travail ouvrier aux usines Simca à Poissy, dont il était très fier à juste titre. Il me fait comprendre ce qu’est le travail réel, la culture ouvrière, et le lien avec son engagement communiste et syndical.
J’ai beaucoup travaillé avec Raph avec grand plaisir. Dans les réunions qu’il anime il écoute attentivement plus qu’il ne parle. Un exemple dont je m’inspire pour apprendre des autres.
Lors de nos rencontres à l’Institut aux Lilas nous parlons du chantier travail et de ses travaux dont il est curieux.
La FSU et ses militants lui doivent beaucoup.
Jean-louis Auduc : Quelle tristesse ! Un camarade très chaleureux , très disponible et extrêmement compétent....
Gérard Aschieri : J’ai appris avec beaucoup de tristesse le décès de Raphaël Szajnfeld. Ceux qui l’ont connu dans la Fen puis dans la Fsu dont il a été un des fondateurs se souviendront d’un militant aussi modeste qu’il était dévoué, d’un dirigeant courageux, mais aussi d’un homme alliant rigueur intellectuelle, humour et gentillesse..