Un stage vivifiant à Rennes le 19 décembre 2014
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C’est à un stage stimulant et chaleureux auquel ont participé une quarantaine d’adhérents de la section académique de Rennes le 18 décembre dernier. Ce deuxième stage de l’Observatoire, intitulé « Le SNES pour quoi faire : d’hier à aujourd’hui ? » tombait à pic dans un contexte syndical difficile et après les élections professionnelles.
D’abord l’éclairage très utile de l’historien, Alain Dalançon, agrégé et président-fondateur en 1985 de l’Institut de recherches sur l’histoire du syndicalisme dans le second degré. Il a retracé les différentes phases de l’histoire de notre syndicalisme en prenant pour fil rouge la question de la représentativité, mesurable à travers la syndicalisation et les élections professionnelles. Car le SNES a toujours tiré une grande part de son efficacité de sa représentativité. Il est aujourd’hui de plus en plus touché par la diminution de la syndicalisation et il vient de connaître une baisse aux élections professionnelles de décembre. Il a déjà connu des reculs de sa représentativité, en 1969 et 1984 par exemple, mais a réussi à rebondir.
Ensuite le précieux témoignage de Monique Vuaillat, militante pendant plus de 30 ans, au S1 du lycée de Bréquigny de Rennes, puis au S3 de Rennes et enfin au secrétariat général du SNES, qui a essayé de dégager les lignes de stratégie qui se sont révélées efficaces pour notre syndicat : fédérer la profession (en repensant la fonction représentative qui peut se décliner aussi sous des formes nouvelles d’horizontalité) et construire une vision du système éducatif alimentée en permanence par la profession. Cela était sans doute plus facile dans les années 1960, 1970 car le système était hyper élitiste et des changements étaient attendus. Le nouveau SNES, poussé par la fusion avec le SNET en 1966, a été porteur de l’ambition de la démocratisation. Ce projet a amené le syndicat à réfléchir sur la nature du lycée, à mobiliser l’expertise professionnelle des collègues, à créer du lien avec les chercheurs. L’ambition pour les élèves était liée à l’intérêt des profs (en termes de formation et de revalorisation) et le syndicat cherchait aussi à se faire comprendre de l’opinion publique. La relation à la base des syndiqués était forte y compris au moment des fortes tensions (accord sur la revalorisation en 1989, exclusion du SNES de la FEN en 1992).
Les participants de différentes générations étaient heureux d’être ensemble et d’échanger autour de ce syndicalisme qui leur tient à cœur. Comment lutter contre l’autonomie qui dérégule tout ? Comment lutter contre l’éloignement des collègues de la vie des S1 ? Comment donner envie d’agir aux collègues plus jeunes qui ont connu des batailles sans victoire ? Comment mieux mettre en avant les acquis syndicaux petits et grands ? Comment repartir à partir de la compétence du SNES ? Comment mieux faire connaître les avancées du SNES dans les instances ?
Toutes et tous sont repartis, non rassurés mais enthousiastes ; convaincus que le SNES, riche de son histoire et de son savoir-faire, devrait trouver les voies nouvelles d’une reconquête syndicale.
Frédérique Lalys