Le
mois de juin fut marqué par les débats sur
l’appréciation des négociations, la
poursuite ou non de la grève, sur fond de
préparation des élections législatives
qui virent la déroute des candidats de la Gauche et le
triomphe des partisans du retour à l’Ordre.
Après les négociations Fonction publique des 1er
et 2 juin puis celles de l’Education nationale des 4 et 5
juin (où cette fois le SNES eut droit à 3
représentants dans la délégation
fédérale), la majorité de la FEN
appela à la reprise du travail le 6 juin. Après
consultation de la base, qui estimait très
généralement les résultats
insuffisants, le SNES appela au contraire à poursuivre la
grève pour obtenir la réouverture des
négociations.
La
reprise du travail commençant un peu partout, le SNES
consulta à nouveau les syndiqués le 9 juin. Une
majorité se dégagea pour la poursuite du
mouvement sous d’autres formes ; le 10 juin, le BN,
dont ses membres « autonomes »
démissionnèrent, appela donc à
« substituer au mouvement de grève de
nouvelles modalités d’action ».
C’était, sans le dire, l’appel
à la reprise du travail, décision qui suscita
beaucoup d’amertume dans nombre de S1. Les militants
« autonomes » et ceux de
l’Ecole émancipée
demandèrent la convocation d’un congrès
extraordinaire du SNES dans le but de faire sanctionner la direction.
De nouvelles protestations indignées se
manifestèrent lors de la réoccupation de la
Sorbonne par la police, à la suite des violences
policières qui entraînèrent la mort du
lycéen Gilles Tautin et celle de 2 ouvriers de Sochaux,
contre l’interdiction de toute manifestation et la
dissolution de 11 organisations d’extrême gauche.
Pour les responsables nationaux du SNES et de la FEN,
commençait
aussi une harassante période de négociations pour
capitaliser les résultats obtenus.
Dans les établissements, les débats continuaient
entre
collègues, parfois de façon houleuse entre
partisans de la poursuite ou de la reprise, entre grévistes
et non-grévistes et avec les lycéens. On se
préparait surtout à faire passer les
épreuves orales du bac qui se poursuivirent dans certaines
académies jusqu’à la veille du 14
juillet.
Tout avait-il été possible ? Les
directions
syndicales et des partis de gauche avaient-elles trahi la
révolution en marche ? Dès juin, le
débat sur l’interprétation du mouvement
se noua dans la fièvre. Il n’est toujours pas
épuisé.
Les documents de l’exposition
illustrent les phases du reflux du mouvement. La volonté des
grévistes pour obtenir satisfaction sur les revendications,
la déception, les critiques comme le soutien à la
direction syndicale.
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