La
répression de la manifestation
étudiante à la Sorbonne du vendredi 3 mai fut le
déclencheur du mouvement qui
conduisit ensuite à la mobilisation
générale du 13 mai.
Tout au
long de la décade du 3 au 13 mai, la direction du SNES
suivit jour après jour, parfois heure après
heure, le déroulement des
événements dans le Quartier latin et les villes
universitaires, afin d’apporter
sa contribution à « la lutte de masse des
enseignants et des étudiants
unis aux autres travailleurs et à leurs
organisations » contre la
politique scolaire et universitaire du Pouvoir et pour une
réforme démocratique
de l’Ecole.
La répression
suscita une
vague de solidarité chez les étudiants, les
lycéens, mais aussi chez les
enseignants, notamment du second degré, à Paris,
dans la région parisienne et
la France entière. De tous côtés
parvenaient des messages de soutien aux trois
exigences immédiates de l’UNEF et du SNESup. Avec
des nuances, les centrales
ouvrières manifestèrent également leur
solidarité avec les étudiants et
l’UNEF.
Le 8 mai, un cran fut franchi dans l’épreuve de
force,
à la
suite de la manifestation de la Halle aux vins. Des demandes
d’appel à la grève
commençaient à parvenir de certains
lycées. Le 9 mai, le BN du SNES souhaitait
une manifestation nationale unitaire étudiants, enseignants,
travailleurs ; le S3 de Paris demanda aux professeurs de
« refuser de
donner normalement leurs cours », tout en
étant présents dans les
établissements.
La répression policière durant la
« nuit des
barricades » (10-11 mai) entraîna une
mobilisation plus forte. La CGT, la
CFDT, la FEN, le SNESup et l’UNEF-UGE avancèrent
au 13 mai leur appel à la
grève générale et aux manifestations
dans toute la France.
Le
mouvement prit alors véritablement corps dans la rue
derrière
les banderoles « Etudiants, enseignants,
travailleurs » et s’élargit.
Dans
toutes les villes, eurent lieu des manifestations de grande
importance, jamais ou rarement vues, qui allaient devenir une sorte
d’étalon
pour les mobilisations ultérieures.
Commençait
aussi à se poser la question de la nature du
mouvement et de son débouché, qui allait bien
vite révéler des divergences
fondamentales.
L’exposition
suit le déroulé chronologique de
l’enchaînement des
événements. Des unes de journaux et des tracts
d’organisations politiques permettent de donner un
aperçu du bouillonnement
d’idées et d’initiatives dans lequel il
faut resituer les positions de la
direction du SNES et de ses sections locales, dans les
départements et
établissements.
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